le_pouffre_bleu

joined 1 year ago
[–] [email protected] 5 points 11 months ago* (last edited 11 months ago) (1 children)

Vivre dans un petit village de campagne ça n'empeche pas d'être dans un petit appartement ou une vielle maison de ville et pas avoir de la place.

Pour acheter en gros, en plus de place pour stocker, faut payer le transport et surtout pouvoir se le payer, quand t'es en galère des fois tu es obligé d'acheter de plus petites quantités mêmes si c'est plus cher au kilo parce que les plus grosses quantités sont au dessus du budget...

Quand tu es en galère, que ce soit en ville où à la campagne il y a rien qui est facile...

[–] [email protected] 2 points 11 months ago

Ouais c’est de la gentrification en gros. On fait venir des patrons bobos à coup d’aides a l’installation, et ils réservent tous les “vrais” emplois aux neo-ruraux qui leur ressemblent et qui voudront bien les rejoindre.

Et ceux qu’on prétendait aider a la base, on leur garde les cdd/interim tout merdiques et sous-payés que personne voudrait faire si ils avaient le choix. En grattant des aides type “contrat aidé” évidemment, et en évitant soigneusement de les former pour pouvoir recommencer à l’infini.

C'est un risque certain mais pas une fatalité non plus, ça dépendrait je pense énormément de qui, pourquoi et pour qui une telle dynamiques seraient promues..

Le racisme type facho haineux j’en ai vu qu’en ville. La campagne c’est plutôt les préjugés a la papa/beaufs des anciennes générations, ils se remettent un peu plus facilement en question.

Là je suis partiellement en désaccord, c'est vrai que le groupuscule facho/haineux actifs et visible ont plutôt l'être d’être urbains, je dirai pas pour autant qu'il y moins ou plus de racisme dans les campagnes. Les "blagues" à base de préjugés sont aussi bien faîtes par des plus jeunes que des anciens, sans parler des reprises de ce qu'on voit à la TV pour dire que les banlieues et les pas gaulois foutent trop le bordel et respecte pas la France... Et j'ai du mal avec l'idée que qu'on vote pour le RN sans ne pas cautionner son racisme ou à minima trouver que "c'est pas si grave, ça nous touche pas vraiment"...

et y’a pas d’économie souterraine en dernier recours

Si par économie souterraine tu fais référence aux trafics de drogues, là aussi je suis en partie en désaccord, certes pas dans le même proportion mais la drogue (pas que l'herbe et l'alcool) et aussi très présente dans les campagnes...

Quand ils vont commencer à jouer aux cons avec le RSA, je vous dis pas comme ça va péter

J'ai aussi peur de voir des discours de "nous au rsa à la campagne exploités" (à raison) contre "eux des banlieues assistés qui visent au crochet des allocs" avec le bon fond de racisme qui va avec se répandre...

[–] [email protected] 3 points 11 months ago

L’Efsa n’est-elle qu’une caution pour légitimer des pratiques toxiques sur le sol européen ?

Ce serait pire si l’Efsa n’existait pas. Mais il faudrait qu’elle remplisse son rôle, avec de réelles expertises indépendantes et scientifiquement fondées. La base serait que les tests d’innocuité ne soient plus faits par les industriels mais par des laboratoires indépendants, et que ceux-ci fassent les manipulations expérimentales. Actuellement, ce sont les industriels qui font eux-mêmes les manipulations à partir de leurs propres données. Les résultats, non vérifiables car confidentiels, peuvent être truqués. C’est ce qu’a montré le chercheur Christopher Portier, qui a témoigné dans des procès aux États-Unis. En 2020, reprenant les études réglementaires faites par les industriels sur des rongeurs, il a montré que le glyphosate était effectivement cancérogène chez ces animaux.

Les industriels tournent l’interprétation des données dans le sens qu’ils veulent de façon complètement opaque. On peut même voir dans les dossiers des chiffres ou des conclusions grossièrement modifiés. C’est d’une médiocrité inentendable scientifiquement et inacceptable pour la société, qui attend protection des agences sanitaires. Il est choquant de voir que les rapporteurs de l’Efsa et de l’ECHA ne font pas le travail qu’a fait Christopher Portier.

L’Efsa et l’ECHA me donnent l’impression de nous jouer un numéro de claquettes ou de prestidigitation. On fait semblant de faire des expertises scientifiques pour, au bout du compte, autoriser un produit sur des critères politico-financiers.

Amélie Poinssot, 20 septembre 2023 à 13h39

[–] [email protected] 4 points 11 months ago (1 children)

Le risque de cancer est-il le seul problème posé par l’utilisation de glyphosate ?

Non, le débat se cristallise là-dessus car, au niveau européen, un classement du glyphosate dans la catégorie des substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction – ce que l’on appelle les « CMR » – ou sa classification comme perturbateur endocrinien entraînerait une interdiction du produit sur le marché. Mais se focaliser là-dessus occulte les autres effets du glyphosate, qui sont très graves également.

La littérature scientifique est convergente sur le fait que c’est un perturbateur endocrinien, c’est-à-dire qu’il a des effets sur la fertilité et la formation du fœtus. C’est aussi un produit neurotoxique, c’est-à-dire qu’il endommage le système nerveux. Et c’est une substance néfaste pour notre microbiote : l’herbicide étant un antibiotique, il attaque nos bactéries intestinales. Ce déséquilibre dans l’organisme peut rendre les gens plus vulnérables à différentes maladies métaboliques comme l’obésité, le diabète, ou encore la stéatose [accumulation de graisses dans le foie – nldr].

Le glyphosate est en outre néfaste pour les écosystèmes : il appauvrit les sols ; il pollue l’eau, ce qui entraîne une toxicité chez les poissons ; il pollue l’air, ce qui peut être toxique pour les abeilles… De nombreuses études scientifiques ont été produites sur ces impacts ; ces données, comme celles sur le microbiote, ont été complètement marginalisées dans l’évaluation faite par l’Efsa.

Enfin, au-delà du glyphosate, les coformulants qui accompagnent la molécule dans le produit qui est vendu sur le marché aggravent sa nocivité. C’est ainsi que le Roundup se révèle plus toxique que le seul glyphosate.Pourquoi l’évaluation de l’Efsa ne tient-elle pas compte d’une grande partie de la littérature scientifique ?

L’Efsa peut choisir le corpus qu’elle veut, selon la pertinence et le « poids de la preuve ». Elle privilégie les expérimentations qui respectent ce que l’on appelle les « bonnes pratiques de laboratoire », c’est-à-dire les protocoles de toxicologie traditionnels établis dans les années 1970. Ceux-ci ignorent tout un tas d’aspects, notamment ce qui touche au microbiote et à l’épigénétique.

Les industriels peuvent appliquer facilement ces protocoles, tandis qu’une grande partie de la recherche académique ne le fait plus car cela n’apporte rien aux qualités des études revues par les pairs. Donc l’Efsa écarte énormément de résultats scientifiques et retient les dossiers montés par les industriels eux-mêmes, qui fournissent leurs propres séries de manipulations en laboratoire.

Cette ignorance dépasse l’entendement. Mais si nous, chercheurs, mettions de côté 90 % de la littérature scientifique dans une étude, nous ne pourrions pas publier ! Une réautorisation du glyphosate en Europe sur la base des avis de l’Efsa et de l’ECHA [l’agence européenne des produits chimiques qui classe les cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques – ndlr] ne serait pas une décision basée sur la science. L’évaluation faite par ces agences européennes ne correspond à aucun canon scientifique, et pour la biologiste que je suis, ce processus est une truanderie.

Car aux côtés de l’Efsa, l’ECHA fonctionne de la même façon : elle choisit ses études et retient principalement les dossiers présentés par les industriels. Elle a conclu que le glyphosate n’était ni cancérogène, ni perturbateur endocrinien, ni reprotoxique.

Si les évaluations de l’Efsa et de l’ECHA reposaient sur la science, le glyphosate serait interdit depuis des décennies. Le combat n’est pas là, en réalité. Il est du côté des intérêts économiques et politiques.

Des substances ont fini par être interdites après quinze ans d’utilisation, sur la base des mêmes dossiers réglementaires qui justifiaient leur utilisation. Elles ont fini par être été classées CMR lorsque le marché économique l’a permis. C’est ainsi que l’isopyrazam, un fongicide [produit qui s’attaque aux champignons – ndlr], a été classé comme reprotoxique et interdit en 2022, sans que de nouvelles données aient été apportées à son sujet. Simplement, il n’y avait plus aucun produit contenant cette molécule sur le marché. Un produit est généralement interdit quand son intérêt agronomique a disparu ou quand la profession agricole lui a trouvé un substitut.

Malheureusement, le cas du glyphosate illustre au plus haut degré que les preuves en biologie ne servent à rien pour protéger le vivant, elles ne pèsent pas sur les réglementations ni sur les décisions. Cela m’amène, aujourd’hui, à orienter mes recherches vers l’effacement de la connaissance scientifique au cours des processus d’évaluation par les agences réglementaires. Cet effacement est d’autant plus déplorable que les scientifiques comme moi sommes agents de l’État, autrement dit c’est du gâchis d’argent public et c’est un échec criant de la démocratie sanitaire.

Le gouvernement français, cependant, n’est pas obligé de suivre l’avis de l’Efsa… Et même si une majorité se dégage au Conseil européen en faveur d’une réautorisation, un État membre peut interdire le glyphosate sur son sol. C’est ce que prévoit de faire la coalition au pouvoir en Allemagne.

Si le gouvernement français était favorable à une sortie du glyphosate, s’il voulait prendre en compte la science, nous l’aurions vu. Les plans Ecophyto n’ont pas abouti à une réduction significative de l’utilisation de pesticides. La science est sous ses yeux, pourtant. L’Inrae dont je dépends a réalisé, dès 2017, un scénario d’agriculture sans glyphosate. Il a fait le travail. De la même manière que la culture de betteraves sucrières peut se passer des néonicotinoïdes, il y a des alternatives au glyphosate. La proposition de la Commission européenne de rembrayer sur une autorisation, qui plus est sur dix ans, montre que c’est l’économie qui prime.

[–] [email protected] 7 points 11 months ago (2 children)

« Si les évaluations européennes reposaient sur la science, le glyphosate serait interdit depuis des décennies »

L’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, estime que l’herbicide le plus vendu au monde ne pose pas de risque majeur pour la santé humaine. Mais pour Laurence Huc, toxicologue et spécialiste des pesticides, cette évaluation « ne correspond à aucun canon scientifique ».

Science ou lobbying industriel ? Le maintien du glyphosate sur le marché européen est en cours d’examen à Bruxelles. Cet été, l’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, a rendu son avis : selon l’agence, l’herbicide ne présente pas de « domaine critique de préoccupation » empêchant le renouvellement de son autorisation. Suite de la procédure vendredi 22 septembre, avec la proposition de texte de la Commission européenne qui, d’après nos informations, pourrait ouvrir la voie à un renouvellement de l’autorisation pour dix ans. La nouvelle réglementation sera soumise au vote des Vingt-Sept lors du Conseil européen des 12 et 13 octobre prochains.

La dernière fois que les États membres avaient statué sur le sujet, il y a six ans, le maintien du glyphosate sur le marché était pourtant passé à un cheveu : la majorité qui s’était dégagée au Conseil européen ne reposait que sur 65,2 % de la population de l’Union, pour une majorité qualifiée fixée à 65 %. La France avait voté contre.

Depuis, Paris a fait volte-face. Marc Fesneau, le ministre de l’agriculture, l’a dit à Ouest France le 12 septembre : « Tout converge vers une nouvelle homologation. » Son argument ? « On fait confiance à la science, aux études qui disent que le glyphosate ne pose pas de problème cancérogène. » C’est également ce qu’avait dit la première ministre Élisabeth Borne au Salon de l’agriculture en février : « En matière de produits phytosanitaires […], notre approche est fondée sur la science et les avis des scientifiques. »

Mais que dit la science précisément ? L’état de la connaissance actuel diverge en réalité de l’évaluation faite par l’Efsa, et un certain nombre de pathologies ont déjà été identifiées. Entretien avec Laurence Huc, toxicologue et spécialiste des pesticides à l’Inrae, l’Institut national pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.

Mediapart : Que sait-on des effets du glyphosate sur la santé humaine ?

Laurence Huc : Le glyphosate est le pesticide le plus utilisé au monde. Il existe donc une grande littérature scientifique à son sujet, à la différence de nombreuses substances actives sur lesquelles on ne sait rien. Mais cette molécule est aussi au cœur d’enjeux financiers importants. Quand, en 2014, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a annoncé qu’il allait produire une monographie sur le glyphosate – qui a abouti à sa classification en 2015 comme cancérogène probable –, les industriels se sont mis à produire des publications minimisant les effets toxiques, selon la même stratégie que le lobby du tabac : la production de doute par la science. Soit les auteurs de ces publications étaient en conflit d’intérêts, soit les publications étaient « ghostwritées » – autrement dit : des scientifiques ont prêté leur nom pour signer des études écrites par les industriels eux-mêmes. Tout cela a créé un « bruit d’information », comme quoi on ne saurait pas vraiment, il y aurait des résultats dans un sens et dans l’autre…

Le chercheur Charles Benbrook a analysé toute la littérature sur les liens entre glyphosate et génotoxicité - c’est-à-dire des altérations de l’ADN pouvant induire des cancers. Selon cette analyse, quand les auteurs des publications ne sont pas en conflit d’intérêts, 75 % des études concluent à un effet génotoxique du glyphosate sous la forme commercialisée du Roundup [l’herbicide de Bayer Monsanto – ndlr] .

L’expertise de l’Inserm sur les pathologies liées aux pesticides, en 2021, le dit aussi : l’exposition au glyphosate augmente les risques, pour les agriculteurs et agricultrices, de développer le lymphome non hodgkinien [un cancer du sang – ndlr]. Nous sommes à un niveau de présomption moyen. De plus, on a observé des cancers chez les rongeurs. C’est suffisant pour faire appliquer le principe de précaution. Des études académiques utilisant d’autres modèles, comme le développement cellulaire en laboratoire ou les poissons zèbres, aboutissent à la même conclusion. Enfin, deux autres publications importantes : la méta-analyse épidémiologique de 2019, qui reprend toute la littérature et les statistiques sur les populations d’agriculteurs exposés au glyphosate et établit un risque augmenté de 40 % de développer le lymphome non hodgkinien, et une analyse groupée de la plus grande cohorte internationale d’agriculteurs - plus de 3 millions d’individus suivis –, qui montre un risque augmenté de 36 % pour le type de lymphome non hodgkinien le plus courant. Ces données ne font que renforcer les niveaux de preuve du caractère cancérogène du glyphosate pour la population humaine que le CIRC avait déjà pointé en 2015.

[–] [email protected] 2 points 11 months ago

je trouve qu’il y manque une perspective.

J'ai plus le sentiment qu'ils jouent bien leur rôle mais qu'ils sont seuls sur scène. Ça reste des humains avec du temps et de l'énergie limités. Ils font un travail de veille et d'alerte, argumentent leurs positions mais on peut pas compter que sur eux pour voir ces sujets s'imposer où à minima leur donner de visibilité et là le personnel politique a son rôle à jouer, je ne parviens pas à m'expliquer pourquoi à gauche les différents partis ne s'en emparent pas d'avantage. Peut être que La Quadrature entretient pas ou peu de relation avec la classe politique (celle qui a accès aux medias) et pourrait s'améliorer sur ça mais j'en veux d'avantage aux politiques et aux médias de pas plus leur donner la paroles, et aussi évidement à nous autres citoyens aliénés avec cet étrange fantasme que si on vit en démocratie alors ce qu'il s'y passe ne pas pas être dangereux pour la démocratie.

[–] [email protected] 3 points 11 months ago

Glyphosate : entre l’Inserm et les agences réglementaires, des conclusions divergentes

Dans un rapport publié mardi, Générations futures interroge le corpus scientifique sur lequel se fondent les agences réglementaires européennes d’une part, et l’Inserm d’autre part, pour expertiser les effets de l’herbicide sur la santé.

Dans les prochaines semaines, la Commission européenne devrait proposer aux Etats-membres de réautoriser le glyphosate jusqu’en 2038, sur la foi de l’expertise rendue par les deux agences réglementaires de l’Union européenne – l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Dans un rapport rendu public mardi 12 septembre, l’association Générations futures interroge ces travaux, en comparant leurs conclusions avec celles de l’expertise collective rendue par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en juin 2021.

Le constat est celui de profonds désaccords entre les deux expertises – Inserm d’une part, agences réglementaires de l’autre – sur les effets examinés. Que ce soit sur la génotoxicité (toxicité pour l’ADN), la neurotoxicité (toxicité pour le cerveau), la reprotoxicité (toxicité pour la reproduction) et les effets de perturbation endocrinienne, ou encore la mitotoxicité (toxicité pour la respiration cellulaire) ou la toxicité pour le microbiote, les agences réglementaires ne mettent pas en évidence d’effets probants, tandis que les experts réunis par l’Inserm citent de nombreuses études mettant en évidence de tels dangers.

« L’une des raisons de cette divergence est le fait que les agences réglementaires jugent non fiables ou non pertinentes l’écrasante majorité des études universitaires, explique Pauline Cervan, ancienne toxicologue pour l’industrie chimique, désormais chargée de mission à Générations futures. Pour l’ensemble des effets que nous avons analysés, l’Inserm s’est appuyé sur quarante-cinq études académiques, mais une seule d’entre elles a été jugée pertinente et fiable par les agences. Celles-ci considèrent en priorité les études standardisées que leur fournissent les industriels. »

« Déficits locomoteurs » et « comportement dépressif »

Par exemple, pour forger leur opinion sur la génotoxicité du glyphosate, les experts de l’Inserm ont pris en compte dix-huit études académiques dont aucune n’a été retenue par les agences réglementaires. « Il est peu probable que le glyphosate soit génotoxique sur la base d’une approche de type “poids de la preuve” », écrit ainsi l’EFSA dans son rapport final, publié en juillet. L’expertise de l’Inserm conclut à l’exact inverse : « De nombreuses études mettent en évidence des dommages génotoxiques [qui] s’ils ne sont pas réparés sans erreur par les cellules, peuvent conduire à l’apparition de mutations et déclencher ainsi un processus de cancérogenèse. » Les auteurs ajoutent que ces effets sont cohérents avec le stress oxydant induit par le glyphosate « parfois à des doses d’exposition compatibles avec celles auxquelles les populations peuvent être confrontées ».

De même, pour le potentiel de perturbation endocrinienne, l’Inserm a considéré vingt-et-une études publiées dans la littérature scientifique pour forger son opinion. Les agences en ont jugé une seule fiable et pertinente. « L’ensemble du poids des preuves n’a pas montré de mécanisme convaincant d’activité endocrinienne », écrit ainsi l’EFSA. Là encore, l’Inserm conclut à l’inverse : « La littérature récente suggère un mode d’action PE qui pourrait agir au niveau des fonctions développementales ou de reproduction », lit-on dans son expertise collective.

Quant à la neurotoxicité, les agences réglementaires jugent que « les éléments de preuve d’un effet du glyphosate ou des herbicides à base de glyphosate sur les neurotransmetteurs sont insuffisants ». Autre son de cloche du côté de l’Inserm qui note, dans les commentaires que l’institution a adressés aux régulateurs européens, que « des études universitaires récentes ont montré que les herbicides à base de glyphosate ainsi que le glyphosate seul modifient les concentrations de plusieurs neurotransmetteurs dans diverses régions du cerveau chez les rongeurs ». « Cela pourrait expliquer les déficits locomoteurs et le comportement dépressif observés chez les rongeurs exposés », ajoutait l’institut.

« Aucun résultat important n’a été écarté »

D’autres effets toxiques relevés dans le rapport de l’Inserm, sur de possibles modes d’action épigénétique, sur la toxicité pour la respiration cellulaire ou les effets sur le microbiote intestinal n’ont pas été recherchés par les agences. Interrogée, l’ECHA explique avoir mené une évaluation « fondée sur le “poids de la preuve”, ce qui signifie que les études bien réalisées et standardisées ont généralement plus de poids dans l’évaluation ». « Aucun résultat important n’a été écarté », ajoute-t-on à l’ECHA. L’agence précise que « l’étude du microbiote intestinal ne fait actuellement pas partie du cadre européen d’évaluation des pesticides et que, par conséquent, ces études n’ont pas été prises en compte dans l’évaluation ».

L’EFSA, de son côté, estime que son rapport final publié en juillet est « l’évaluation la plus complète et la plus transparente d’un pesticide jamais réalisée par l’EFSA et les Etats membres de l’UE ». « Les experts ont évalué une série d’études publiées dans la littérature scientifique et des études réglementaires pour parvenir à leurs conclusions », ajoute-t-on à l’agence basée à Parme (Italie).

Par Stéphane Foucart , publié le 12 septembre 2023 à 07h00, modifié le 12 septembre 2023 à 10h00

Rapport dispo sur le site le site de Générations futures

[–] [email protected] 2 points 11 months ago

Merci pour le complément

[–] [email protected] 15 points 1 year ago

Right now in the EU :

EU’s Draconian Social Media Censorship Laws Are Now Officially Enforceable

EU capitals want media law carve-out to spy on reporters

Right now in France :

Criminalization of encryption : the 8 december case

We have had access to certain elements of the file confirming this information. We have chosen to make them visible in order to denounce the criminalisation of digital practices at the heart of our day-to-day work and the manipulation to which they are subjected in this affair.

Mixing fantasies, bad faith and technical incompetence, a police story has been constructed around the (good) digital practices of the accused, with the aim of staging a “clandestine” or “conspirative” group.

The elements of the investigation that have been communicated to us are staggering. Here are just some of the practices that are being misused as evidence of terrorist behavior6: – the use of applications such as Signal, WhatsApp, Wire, Silence or ProtonMail to encrypt communications ; – using Internet privacy tools such as VPN, Tor or Tails7 ; – protecting ourselves against the exploitation of our personal data by GAFAM via services such as /e/OS, LineageOS, F-Droid ; – encrypting digital media; – organizing and participating in digital hygiene training sessions; – simple possession of technical documentation.

France grants police power to spy on citizens through phones

[–] [email protected] 2 points 1 year ago (5 children)

Le problème c'est pas tant que le smartphone est un outil merveilleux mal utilisé le plus souvent (par moi le premier) et qu'il est vendu avec des éléments néfastes aux bénéfices d’intérêts privés et surtout des pouvoirs étatiques , pour ne pas dire conçu pour les déployer, c'est qu'il devient de plus en plus difficile de pouvoir s'en passer sans se priver de services de bases, l'exemple de l'appli "tous anti covid" et du passe sanitaire est assez parlant je trouve, autre exemple perso, j'en avait marre pour plein de raisons d'avoir un smartphone, je m'étais acheté un téléphone portable classique "à l'ancienne" sauf que j'ai du ressortir le smartphone parce que je suis obligé d'en avoir un pour certaines double-authentifications obligatoires...

A terme, même si ce smartphone fonctionne d'une manière satisfaisante, je serai obligé de m'en débarrasser soit pour des raisons de sécurité soit parce que les maj des appli ne tourneront plus dessus pour x ou y raisons

[–] [email protected] -2 points 1 year ago (4 children)

Certes, mais ça n'enlève en rien la pertinence des autres arguments.

Si les inquiétude sont largement infondées ou exagérées la plus part du temps, il y a toujours quelques incertitudes et pas de consensus clair sur ces sujets

https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/sante/article/les-ondes-electromagnetiques#La-connaissance-des-effets-sanitaires-des-ondes-de-radiofrequences-entre-nbsp

 

Dans les territoires rebelles du Chiapas, depuis le soulèvement du 1er janvier 1994, les zapatistes expérimentent des formes d’autogouvernement populaire. Dans une complète sécession vis-à-vis des institutions de l’État mexicain et avec le souci de se dissocier autant que possible des logiques de marchandisation qui, partout, dévastent les mondes du vivant, ils ont mis en place, malgré un contexte hostile et dans des conditions précaires, leurs propres instances de gouvernement et de justice ; ils inventent aussi des formes originales d’organisation du travail productif et organisent leur propre système d’éducation et de santé. Ce qui émerge ainsi, non sans difficultés ni limites, dans les territoires zapatistes du Chiapas peut être considéré comme l’une des utopies réelles les plus remarquables qu’il soit donné d’observer aujourd’hui à l’échelle planétaire.

Dans un tel contexte, la pratique de la justice paraît réintégrée dans le tissu d’une vie communale auto-organisée ; elle vise la médiation plutôt que la punition carcérale et rompt avec une logique de spécialisation et d’hyperinstitutionnalisation.

 

Tout est parti d’un dilemme qui me tenaillait depuis des mois. Comment découvrir d’autres continents à l’heure où il faudrait se restreindre à deux tonnes de CO2 par an ? Comment critiquer la folle industrie du tourisme de masse, tout en prenant soi-même l’avion pour s’ébahir devant la grandeur de l’Amazonie et s’offrir un vertige en haut d’un sommet andin ? (...)

Bien que ce mode de transport requière le privilège d’une très grande flexibilité dans le temps et les destinations, le «co-baturage» peut se pratiquer à peu près partout. La route que j’ai prise ou celle reliant les Canaries aux Antilles en passant par Cap-Vert en 15 jours sont particulièrement empruntées. Mais, régulièrement, des équipages cherchent du monde pour des trajets plus courts, allant du sud de la France aux Baléares ou de la Bretagne aux îles du Ponant. Pour ma part, je compte bien renouveler l’expérience et voguer sous d’autres latitudes, allant un jour peut-être jusqu’à oser la transpacifique – un mois en mer -, du Panama à la Polynésie.

 

(...)Les enfants, c’est aujourd’hui ma principale préoccupation. Je détourne la réalité pour que mes enfants, pour que les enfants qui m’écoutent, puissent avoir un processus d’individuation le plus serein possible et ne tombent pas dans les écueils, la surdramatisation de l’époque. C’est un peu se voiler la face, c’est vrai… Mais, dans ce contexte violent, brutal, j’essaie d’atténuer la réalité aux yeux de mes propres enfants, non sans sarcasme mais tout en les alertant sur la situation. Je suis allé en famille à la marche blanche pour Nahel et ça n’était pas rien, pour moi, de les sensibiliser dès maintenant à la douleur des autres. Quand mon fils sera adolescent, il ressemblera potentiellement à Nahel. Il va potentiellement faire des bêtises lui aussi, des erreurs, et je ne veux pas qu’il prenne une balle pour ça. Les enfants, c’est la priorité, on doit mettre l’accent et le curseur sur eux. Je veux les préparer, leur donner des outils sans, non plus, les polluer. Une cellule familiale, rien n’est plus politique : on prépare les citoyens à venir.

(...)Je n’essaie pas de tuer une partie de moi-même au profit d’une autre. C’est d’ailleurs souvent l’erreur du débat politique : on n’entend pas ce que l’autre a à dire. Mes questionnements — à propos de mes origines, mes spécificités — peuvent, je crois, servir les gens issus de l’immigration qui s’interrogent sur le fait, la façon d’être français. On les assigne constamment à répondre à des questions identitaires galvaudées. « Es-tu d’abord français ou algérien ? algérien ou français ? Mets-tu d’abord en premier les valeurs de l’islam ou celles de la République ? » Ce genre de questions tronquées polluent le discours. Et puis on devrait tous l’avoir, ce « syndrome du métis ». On devrait tous être dans cette gymnastique perpétuelle. La vérité est là : ce n’est pas avoir raison, c’est se remettre en question et prendre en compte l’avis de l’autre. J’ai passé mon temps à faire ça, artistiquement.

 

On a souvent tendance à présenter les étapes classiques du parcours militant écologiste ainsi : d’abord de la prise de conscience via les médias, puis des petits gestes individuels, puis des manifs, des actions de désobéissance civile, voire maintenant du sabotage. Les luttes locales explosent ce schéma-là ! Des personnes partent d’une indignation sur le déni de démocratie ou une pollution grave de leur environnement par exemple. En quelques mois, elles développent une vision du monde très complexe et on les retrouve à faire des actions extrêmement radicales, sans qu’elles soient passées par des "petits gestes" ! On observe que cette porte d’entrée marche de mieux en mieux, et on a envie de la mettre en avant. D’autant plus que c’est ça qui permet d’arrêter concrètement des projets, et donc de limiter des émissions de gaz à effet de serre, l’artificialisation des sols, etc.

 

"Les contrôles [de police] sont l'un des éléments de ce contexte explosif", affirme Claire Hédon dans une interview accordée au Parisien. Après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier, la Défenseure des droits souhaite davantage "tracer ces contrôles". "Car aujourd'hui, un jeune qui se fait contrôler et estime être victime de discrimination n'a aucun moyen de recours", poursuit-elle.

 

(...) Au-delà des principes et idées avancés, c'est le style vestimentaire même du hipster qui a été récupéré par la droite. Et ce n'est pas tout à fait une coïncidence. « Le hipster eco-friendly, avec sa barbe et sa chemise en flanelle, envoie le signal d'un retour à la nature et de la masculinité. (...) Le fait que les conservateurs ont réussi à s'approprier cette esthétique en dit long sur sa superficialité, sa prédisposition à être massivement adoptée, et même sa prédisposition à être adopté par les conservateurs. En tant qu'idéologie politique, le conservatisme est fondé sur la projection de l'authenticité, de l'antisystème et du sens pratique ; dans le fond, le conservatisme entretient l'ultra conformisme et le maintien du statu quo. De la même manière, la quête d'originalité des hipsters est limitée par l’obligation de se conformer aux désirs des autres, eux-mêmes dictés par l'économie des influenceurs, l'industrie de la pub et la "commodification" de l'art, tous parties intégrantes du système capitaliste. Il n'y a rien de révolutionnaire ou d’expérimental à propos du hipster, ce pourquoi il est si facile de se l'approprier et de transformer ce qu'il signifie. »

 

Les incitations à changer d'agriculture se font de plus en plus pressantes dans la société, notamment face à l'urgence du changement climatique. Pourtant, certains acteurs politiques ne semblent pas pressés de ce changement, mettant en avant le risque qu'une évolution trop drastique ferait peser sur la production agricole et la #souveraineté alimentaire. Alors qu'en est-il vraiment ? Que disent les scientifiques sur le modèle agricole de demain ? Une agriculture entièrement agro-écologique pourrait-elle bien nourrir tout le monde ? Entre science, société et politique, on fait le point sur le futur de l'agriculture, bienvenue dans l'Argumentarium.

 

À coup sûr, l’été à venir sera comme le précédent, comme les prochains : caniculaire et rythmé par des feux de forêts aux quatre coins de la France et du monde. Les changements climatiques se constatent dans les bois plus qu’ailleurs et les arbres peinent à suivre. En cause, notamment, l’exploitation des forêts en tous points contraire à leur adaptation. Depuis quinze ans, le Réseau pour les alternatives forestières (RAF) mène des réflexions sur le foncier forestier, le travail dans les bois et la préservation des forêts afin d’impulser une vision contraire à celle de l’industrie. Nous avons participé à l’une des formations que le réseau propose, dans le Tarn. Reportage.

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Ici, dans la forêt du Passet, s’il n’est pas directement question de lutte, les enjeux sont bien politiques. On serait proche de ce que la sociologue Geneviève Pruvost nomme la « politisation du moindre geste8 » : celle qu’institue la pratique collective et volontaire, et qu’un tissu serré d’alternatives construit ici depuis une dizaine d’années afin d’élaborer une autre façon de s’approprier la forêt et les arbres qui s’y trouvent. Ce sont le partage d’expérience, l’écoute et l’observation qui occupent les participant·es. Ces bois ont été le « lieu fondamental de mon apprentissage », explique Mathias dans l’un des textes qu’il publie régulièrement en ligne. Il ajoute : « Ma relation au Passet est un truc qui a toujours été là, je suis né dedans, les tripes incrustées. » Pour moi, c’est une forêt où l’observation distanciée du journaliste et du chercheur se trouve, un instant, suspendue.

 

La ferme bio était à vendre avec ses 120 ha il y a 4 ans à Ploemeur en Bretagne. Les deux frères qui s’en séparaient pour une retraite bien méritée ne trouvaient pas de repreneur, mais refusaient de laisser cela retourner à l’agrochimie. Grâce à la mobilisation d’écologistes, d’agriculteurs et de militants issus du mouvement “nous voulons des coquelicots”, un beau projet a vu le jour : la ferme bio du Resto. Rencontre avec Sarah Farjot, Didier Fogaras, Cécile Thiébot.

 

Destiné à lutter contre les inégalités sociales, cet « héritage universel » serait attribué à tous les jeunes espagnols, sans condition de ressources, a précisé Yolanda Díaz. La ministre du Travail propose de financer la mesure en taxant les plus riches.

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